Entre Février et Juin 2009, deux organisations non gouvernementales internationales, Première Urgence (PU) et le Norwegian Refugee Council (NRC), ont mené une enquête afin de mieux évaluer la situation des logements et des infrastructures à laquelle les réfugiés palestiniens, vivant en dehors des principaux camps, dits « gatherings », sont confrontés.
L'enquête, la première du genre à adopter une méthodologie de porte à porte, s'est concentrée sur les problèmes liés au logement, à l'eau et à l'assainissement. Elle a été financée par la Commission européenne de l'aide humanitaire (DG ECHO).
«Les résultats ont révélé que près de 40.000 réfugiés palestiniens vivent actuellement en dehors des gatherings officiels des 12 camps de l'UNRWA. Malgré l'enregistrement des réfugiés, les résidents de ces rassemblements n'ont pas accès au soutien de l'organisme et ne sont pas en mesurer de préserver leur domicile, d'assurer leur sécurité et un accès adéquat à l'eau et l'assainissement» a déclaré Julien Mulliez, le chef de mission de Première Urgence au Liban.
Dans 39 des 42 « gatherings » à travers le Liban, 897 maisons ont été identifiées comme ayant un besoin urgent de réhabilitation afin d'assurer la sécurité et l'hygiène des maisons pour leurs résidents.
«Beaucoup de ces maisons ont les façades endommagées ou des problèmes d'étanchéité et ne répondent pas aux critères d'hygiène de base. Cela signifie que de nombreuses familles sont confrontées à des fuites en hiver et à la chaleur intense en été. De nombreux bâtiments menacent de s'effondrer et les familles sont obligées de vivre sans eau courante ni cuisine » a déclaré Graziella Ito-Pellegri, la conseillère technique pour les abris du CNRC.
En 2009, Première Urgence et le CNRC ont commencé à répondre à certains de ces besoins dans les régions de Saïda et de Tyr, grâce à un financement de la DG ECHO et du Ministère des Affaires étrangères norvégien.
«Cette année, nous ne pourrons traiter que 165 maisons, c'est-à-dire seulement une fraction des besoins identifiés dans cette évaluation » a déclaré Madame Ito-Pellegri. En ce qui concerne l'eau et l'assainissement, la situation dans les « gatherings » n'est pas fameuse. La majorité de l'approvisionnement en eau et les réseaux d'égouts sont obsolètes. Les conditions d'hygiène sont déplorables. Dans l'ensemble, la situation pourrait entraîner la contamination bactériologique de l'eau potable et la propagation de maladie hydriques.
Dans au moins huit des « gatherings » visités, un besoin urgent d'assistance a été constaté dans le domaine de l'eau et de l'assainissement. La situation dans la quasi-totalité des « gatherings » pourrait être sensiblement améliorée par des actions de sensibilisation et de renforcement des capacités, telles que des séances d'information sur l'eau, l'hygiène et par la formation de techniciens en charge du traitement de l'eau.
Globalement, cette enquête constitue la première image globale de la situation des logements et des infrastructures dans les « gatherings ». « Même si nous commençons à prendre des mesures à ce sujet, un financement supplémentaire est essentiel pour veiller à ce que des droits humains fondamentaux en termes d'abris, d'eau et d'assainissement soient restaurés pour les Palestiniens vivant à l'intérieur des « gatherings » », a conclu Julien Mulliez.
POUR LIRE LE RAPPORT EN ENTIER, CLIQUEZ ICI (en anglais)
Intervenants :
- Julien Mulliez, chef de mission pour Première Urgence. Ingénieur de formation, Julien travaille dans le domaine du logement, de l'eau et l'assainissement au Liban depuis2007.
- Graziella Ito-Pellegri, conseillière pour les abris pour le NRC. Elle travaille sur les projets de logement au Liban depuis janvier 2007 et a conduit la réponse technique pour le NRC.
Contacts :
- Première Urgence: Frédéric Murat, Saida
responsible de base
(E-mail : lib.hob.sai@premiere-urgence.org , télèphone: 03 328 782)
- Norwegian Refugee Council: Raja Rami
Khoury, Housing Land and Property Officer,
(E-Mail: HLP-OFFICER@lebanon.nrc.no , télèphone: 71 146 026).
Mots clés :
- Un "gathering" est défini comme tout groupe d'au moins 15 maisons palestiniennes
- Au total, il y a 42 gatherings au Liban, le plus grand est connue sons le nom de Wadi al Zeni (région de Saïda), aves 2380 réfugiés palestiniens, tandis que le plus faibles identifiés dans cette étude regroupe 92 personnes et est situé à Goro (Bekaa).
- Le nombre officiel de réfugiés dans les camps est de 222 776 tandis que l'étude a enregistré 40 000 personnes vivant dans ces "gatherings" soit 18% de la population des camps.
Première Urgence (PU) a mené des opérations d'urgence en réponse à toutes les grandes crises qui ont frappé le Liban depuis 1996. Plus récemment, PU a remis en état des abris et le reseaux d'adduction d'eau pour les réfugiés palestiniens, et a, à travers la fourniture de kits professionnels, soutenu éconimiquement les palestiniens vulnérables et les micro-entrepreneurs du Liban.
Le Conseil Norvégien au régufiés (NRC) est présent au Liban depuis 2006. Pendant cette période, le NRC a réparé plus de 3000 maisons dans le Sud Liban, à la suite de la guerre de 2006, et plus de 1000 maisons palestiniennes dans les « gatherings » de l'ensemble du pays. Le CNRC travaille dans le domaine de l'éducation et fournit de l'information, du conseil et une assistance juridique spécifique pour les logements, les terres et les questions de propriété des Palestiniens au Liban.