Entre mai et juillet 2007, un violent conflit entre l'armée libanaise et le Fatah el Islam a eu lieu dans le camp de réfugiés Palestiniens de Nahr el Bared, situé au Nord du Liban entre Tripoli et la frontière syrienne. Lors de cette crise, le camp a été rasé presque entièrement et la plupart de ses 30.000 habitants ont perdu leur habitation et leur source de revenu (emploi, commerce, service, etc.).
Le programme de relance économique en cours à Nahr el Bared est destiné à 92 commerçants et artisans ayant perdu tout ou partie de leur outil de travail lors de la destruction du camp. L'objectif de ce programme est de permettre à ces familles de retrouver une indépendance économique durable grâce au revenu de leur travail. Pour cela, un kit professionnel personnalisé est remis à chaque micro entrepreneur. Le suivi individuel et une formation en gestion contribuent à la viabilité des micros entreprises que nous soutenons.
Iftikhar Khalil Abdalla, une enseignante libanaise de 49 ans, est une des bénéficiaires de notre programme. Elle dirigeait une école maternelle avant le conflit. Sitôt après son baccalauréat en langue arabe, elle débute une carrière d'enseignante dans des écoles privées de zones défavorisées o=F9 elle était mal payée. Afin de subvenir aux besoins de sa famille, elle décide d'ouvrir sa propre école, dans un appartement de Tripoli, le premier centre de soutien scolaire de la zone.
Face au succès de cette école, les propriétaires de l'appartement reprennent l'endroit et l'activité à leur compte. Iftikhar décide alors de relancer son activité dans le camp de Nahr el Bared pour l'année scolaire 2007/2008 avec trois classes et 80 élèves.
La crise dans le camp en 2007 l'oblige à fuir et à abandonner son projet. Quand elle revient, elle découvre son école détruite et pillée. Les pertes sont estimées à 10 000 $. Elle commence à la réparer de son mieux et reprend son activité : " Je devais recommencer car les bons résultats attiraient les familles ".
Ayant été sélectionnée en mai 2009 par Première Urgence pour participer au programme de relance économique destiné aux victimes de la crise de Nahr el Bared financé par le Programme de Développement des Nations Unies (PNUD), elle s'occupe désormais d'une trentaine d'enfants dans deux classes. Le kit professionnel donné à Iftikhar comporte essentiellement des équipements ludiques et scolaires : mobilier, jeux éducatifs (horloge, cubes de bois, pâte à modeler, crayons etc) pour une valeur totale de 3.400 $.
Le kit professionnel d'Iftikhar lui a permis de faire évoluer son revenu mensuel de 150 $ à 200 $ par mois. Elle prévoit d'atteindre un revenu mensuel de 500 $ d'ici peu, pour ainsi atteindre une rémunération identique à celle qu'elle percevait avant le conflit.
Iftikhar se dit aujourd'hui très heureuse d'avoir pu bénéficier de ce programme et d'avoir été aidée « par une organisation qui a compris sa peine ». Désormais elle se sent plus sereine : "Mon école marche bien et les choses commencent déjà à s'améliorer".